L’Euro n’est qu’une sous lire italienne

Publié le par lereveilmondial.over-blog.com

Ceux qui ont cru que l’euro serait un super deutschemark doivent se rendre à l’évidence que ce n’est qu’une sous lire italienne, évidemment inadaptée à l’ensemble des États-membres de la zone euro…

Au delà de la réunion du G20 que nous interprétons comme un véritable G2 entre les États-Unis et la Chine (tous les autres pays, en particulier européens, n’ayant fait que de la simple figuration) c’est-à-dire comme l’amorce d’une inévitable coopération américano-chinoise monétaire et commerciale pour leur cogestion du dollar US devenu de facto monnaie commune américaine et chinoise, qui ne pourra se conclure qu’après une période plus ou moins longue de bras de fer entre les deux États – sujet sur lequel nous reviendrons dans un prochain message -, la zone euro n’en finit pas de payer son incapacité structurelle à renouveler les mécanismes qui règlent son fonctionnement comme sa mauvaise gestion de la crise financière de 2007-2008-2009 puis de la crise grecque et de leurs suites.

Alors que la plupart des banques zombies ne présentant pas de risque systémique auraient dû être mises en faillites, les États et banques centrales se sont ruinés à les recapitaliser ou à reprendre leurs actifs toxiques, sans que lesdites banques remises plus ou moins à flot recommencent à prêter à l’économie réelle.

Alors que la Grèce aurait dû abandonner l’euro pour sortir de sa stagnation économique, redevenir internationalement compétitive et ne pas s’endetter toujours plus à des taux d’intérêts prohibitifs -sans aucune capacité de rembourser un jour tous ces montants empruntés- en restructurant sa dette souveraine à la suite d’un défaut organisé avec ses créditeurs sur cette dernière, c’est maintenant au tour de l’Irlande et du Portugal (et bientôt de l’Espagne) de se retrouver sous pression.

Le Quantitative Easing de la Banque centrale européenne ne suffira pas à éponger toutes leurs dettes étatiques et bancaires comme à leur apporter de l’argent frais. Et le Fonds européen prévu pour les financer n’est ni opérationnel ni capitalisé. Tous ces États vont nécessairement sortir de l’euro dans les prochaines semaines ou mois, en plein krach obligataire européen d’une taille sans précédent, ce qui entraînera sa chute additionnelle contre le dollar US et la plupart des autres monnaies.

Les manoeuvres actuelles des “grands” pays européens, faisant pression pour contraindre les pays du Club Med ou PIIGS de la zone euro à accepter leurs aides financières voire celle du FMI – et ce faisant à les enfoncer un peu plus-, pour prolonger quelques temps encore l’existence de l’euro, devenu le fétiche intouchable de la construction européenne sur lequel elle sera crucifiée, sont pathétiques.

L’Union monétaire européenne et sa monnaie unique actuelle sont en voie de désintégration et les anciennes monnaies nationales en Europe ressurgiront très bientôt, quoi qu’en disent les “adorateurs de l’euro,” l’expérience monétaire la plus nocive de ces dernières années qui a endetté l’Europe comme jamais, lui a coûté l’essentiel de sa croissance économique et a accru la divergence entre ses économies nationales, tout en entretenant ses peuples dans leur refus de l’intégration européenne qui aurait pu se concevoir comme une Europe des Nations – selon la conception du général de Gaulle – au lieu du grand désordre informe actuel, résultant des combinaisons sans fin des politiciens qui y voient un nouveau terrain de jeu à leurs vaines ambitions personnelles mais aussi de traités approuvés en catimini qu’au surplus aucun de ses États-membres ne respecte (exemple: les rachats massifs de dettes publiques par la BCE que les divers traités et accords, en particulier la pseudo Constitution européenne, lui interdisent formellement au point que Merkel et Sarkozy veulent en catastrophe les changer avant que les diverses Cours constitutionnelles – l’Allemande en particulier- annulent toute cette cavalerie financière détruisant le bilan de ladite banque centrale européenne…).

Les bourses d’actions, dans un contexte de hausse des taux d’intérêt à long terme tant européens qu’américains et de reprise du dollar US, se sont évidemment retournées à la baisse et devraient poursuivre leur correction. Idem pour les matières premières et les métaux précieux exprimés en dollars US. Nous avons vendu nos actions chinoises le 8 novembre avant qu’elles baissent et nous conservons nos positions short sur les actions US. Nous n’avons aucune obligation d’État.

Nous attendons des niveaux plus bas (vers 1270- 1300 dollars US l’once sur l’or) avant de reprendre des positions à la hausse sur l’or et les métaux précieux (tout en ayant conservé une position de base en physique achetée il y a longtemps et valorisée principalement en francs suisses) et restons short euro/dollar US c’est-à-dire long dollar US dans l’absolu en cash et/ou via divers ETF.

Notre récente prudence sur les marchés financiers va finir par payer alors que la grande majorité des intervenants s’est irrationnellement ruée sur les actions US et les métaux précieux, à partir de la seule anticipation d’un QE2 américain qui pourrait bien devoir être réduit tant il suscite d’oppositions et qui déjà fait monter les taux à long terme US au lieu de les faire baisser comme le prévoyait la Fed, sans se protéger contre leurs probabilités de correction qui étaient croissantes depuis quelques semaines parce que toutes les mesures de leurs prix étaient à l’évidence temporairement exagérées.

En revanche, à terme de quelques mois, le chaos monétaire actuel n’étant que le prélude à l’effondrement de tout le Système monétaire international des monnaies fiduciaires de papier, créées ex nihilo et gagées sur le néant, que les États occidentaux s’obstinent à ne pas vouloir réformer en réintroduisant l’or pour le stabiliser, ainsi que vient de le proposer Robert Zoellick, le président de la Banque mondiale, c’est l’or et l’argent-métal (mais aussi le platine et le palladium lesquels sont toutefois plus dépendants d’une amélioration de la croissance économique mondiale) qui ont le plus de potentiel de hausse compte tenu de la fuite depuis les monnaies et du risque inflationniste global issu des politiques ultra laxistes des banques centrales occidentales.

Les graphiques ci-dessous [cliquer dessus pour les agrandir] montrent que la hausse des taux d’intérêt US à long terme (30 ans) a fait remonter le dollar US sur-vendu qui a une marge importante de reprise (objectif minimum: 1,30 sur l’euro/dollar US mais plus probablement 1,26). Et que ce double mouvement a entraîné le retournement à la baisse de l’euro/dollar US, des obligations, des actions, des matières premières et des métaux précieux tous sur-achetés, qui devrait se poursuivre.

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Forum Monétaire

(Merci à Alcide)

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